Déductibilité des impôts : maison de retraite, ce qu’il faut savoir !

18 août 2025

La fiscalité n’épargne personne, surtout pas les familles confrontées aux frais d’une maison de retraite. Derrière chaque facture, une équation complexe : droits, plafonds, justificatifs, et la crainte de commettre une erreur qui pourrait coûter cher. Comprendre comment la déductibilité fonctionne, c’est s’offrir une respiration dans un budget souvent fragilisé.

Maison de retraite et impôts : ce que dit la loi

En France, la réduction d’impôt sur les frais d’hébergement en maison de retraite ne laisse aucune place à l’improvisation. Le code général des impôts fixe la règle : 25 % de réduction sur les dépenses engagées pour l’hébergement et la dépendance, dans la limite de 10 000 € par an. Autrement dit : l’avantage s’arrête à 2 500 € par résident, pas un centime de plus.

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Cet aménagement fiscal allège une charge qui, pour beaucoup de familles, grève lourdement les revenus. Attention, seuls les montants réellement payés, après déduction des aides publiques comme l’APA ou l’ASH, comptent dans le calcul. Les frais médicaux restent en dehors du champ : ce sont les coûts d’hébergement et de dépendance qui ouvrent la porte à cet avantage.

Le code civil entre également en jeu via l’obligation alimentaire (article 205) : enfants, petits-enfants et alliés peuvent être sollicités si un parent n’a pas les moyens de financer seul son séjour. Ce mécanisme complète, sans s’y substituer, l’aide sociale du département. Si la solidarité familiale ne suffit pas, l’ASH, attribuée sous conditions de ressources, prend le relais pour couvrir le reste à payer.

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Une réforme s’annonce : le projet de loi déposé sous le numéro 759 prévoit de remplacer la réduction d’impôt par un crédit d’impôt remboursable dès 2025. Objectif : rendre ce dispositif enfin accessible à tous, y compris ceux qui ne paient pas d’impôt sur le revenu. Une évolution attendue, qui pourrait changer la donne pour des milliers de résidents et leurs familles.

Quels frais d’hébergement en EHPAD sont réellement déductibles ?

Pour bénéficier de la réduction d’impôt, l’administration fiscale fait la distinction entre ce qui est admissible… et ce qui ne l’est pas. Voici comment les postes de dépense sont pris en compte :

  • Frais d’hébergement : ils incluent l’hôtellerie, la restauration, l’entretien, l’animation et l’administration. Tout ce qui relève du quotidien dans l’établissement se retrouve dans cette catégorie.
  • Frais de dépendance : il s’agit de l’accompagnement pour les actes essentiels, du soutien à la vie courante et des interventions spécifiques rendues nécessaires par la perte d’autonomie.

Les frais médicaux, eux, restent hors jeu. La réduction fiscale s’applique à 25 % des dépenses engagées, plafonnées à 10 000 € par an et par personne, soit 2 500 € maximum à la clé.

Avant de calculer le montant à déclarer, il faut impérativement retrancher toutes les aides publiques : APA, ASH, aides au logement, ou toute prestation versée par la collectivité. Seul le reste à charge pour la famille ou le résident est pris en compte. Cette exigence évite tout cumul indésirable et sécurise la démarche.

Dans la réalité, la facture annuelle de l’EHPAD détaille chaque poste : hébergement, dépendance, soins, aides reçues. Ce document fait foi lors de la déclaration, pièce centrale à présenter en cas de contrôle.

Comment bien déclarer ces dépenses sur votre feuille d’impôts ?

Au moment de remplir votre déclaration, une attention particulière s’impose. Les frais d’hébergement et de dépendance, après déduction des aides publiques, se reportent sur le formulaire 2042 RICI. Cochez la case 7CD (pour vous-même) ou 7CE (pour un parent à charge). Le fisc vérifie que seuls les montants réellement supportés, une fois les subventions retirées, ont été déclarés.

Rassemblez la facture annuelle fournie par l’établissement : elle ventile précisément les sommes payées pour l’hébergement, la dépendance, et les aides reçues. Ce justificatif est incontournable. Les agents du fisc peuvent aussi réclamer des preuves de paiement ou des relevés bancaires pour valider la transparence de la démarche.

Si vous versez une pension alimentaire en vertu de l’obligation alimentaire, indiquez le montant dans la case 6GU du formulaire 2042. Le parent ou ascendant hébergé devra, de son côté, renseigner ce montant en case 1AO ou 1BO. Il n’est pas possible de cumuler, pour la même dépense, la réduction d’impôt et la déduction au titre de la pension alimentaire : il faut choisir.

Pour les couples, il existe une possibilité de cumul : si un conjoint vit en EHPAD et que l’autre emploie un salarié à domicile, la réduction d’impôt pour l’établissement se cumule avec le crédit d’impôt pour l’emploi à domicile. L’administration anticipe même l’avantage en versant une avance de 60 % en janvier, sous réserve de justificatifs à conserver trois ans.

maison retraite

Cas particuliers et conseils pour optimiser votre situation fiscale

La pension alimentaire versée à un parent en maison de retraite répond à des règles spécifiques. Aucun plafond légal n’existe : tout dépend des ressources de celui qui verse et des besoins de celui qui reçoit. Le juge peut réévaluer la somme à la hausse ou à la baisse si la situation évolue. Gardez précieusement chaque justificatif : factures, virements, décisions de justice, tout peut servir pour prouver le sérieux de la démarche.

Accueillir un parent âgé chez soi offre une autre perspective. Une déduction forfaitaire de 3 968 € s’applique si le parent a 75 ans ou plus, avec des ressources inférieures au plafond de l’ASPA. Cette option concerne les familles qui assument directement la charge, hors établissement. Si la personne hébergée bénéficie d’une CMI invalidité ou d’une carte d’invalidité, une majoration du quotient familial s’ajoute, sauf s’il s’agit d’un conjoint ou d’un enfant à charge.

Lorsqu’un parent entre en EHPAD, sa résidence principale conserve ce statut fiscal, à condition qu’elle ne soit ni occupée par un tiers ni louée. Cela permet, lors d’une éventuelle vente, d’éviter l’imposition sur la plus-value. Quant à une résidence secondaire, elle ne génère pas d’impôt supplémentaire tant qu’elle reste dans le patrimoine du résident. Pour toute question précise, les services des finances publiques restent le meilleur point de contact pour sécuriser la déclaration.

Enfin, l’évaluation de la perte d’autonomie (GIR 1 ou 2) conditionne l’accès à de nombreuses aides fiscales et sociales. N’oubliez pas de vérifier chaque prestation perçue : toute double-déduction est traquée par l’administration, qui croise systématiquement les informations sociales et fiscales.

Chaque année, la fiscalité des maisons de retraite se réinvente, au rythme des lois et des réalités de terrain. Rester informé, documenté et rigoureux dans sa déclaration, c’est s’assurer que l’effort consenti ne se transforme pas en mauvaise surprise. Pour les familles, la meilleure boussole reste la vigilance : l’avantage fiscal n’attend que ceux qui savent le saisir au bon moment.

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